Si vous êtes un freelance débutant ou si vous souhaitez vous lancer comme consultant indépendant, l’une des premières questions que vous allez vous poser concerne votre rémunération. Définir votre tarification est une étape incontournable dans la mise en place de votre nouvelle activité. Le tarif à la journée, communément appelé le TJM ou Taux Journalier Moyen, est le modèle économique le plus utilisé. Il permet d’estimer le prix hors taxes de vos missions et de vos prestations auprès des professionnels. Son calcul est indispensable pour atteindre votre salaire cible et couvrir vos charges. Quel statut choisir ? Quel salaire pouvez-vous toucher en portage salarial ? Faisons le point sur le calcul du TJM et les montants que vous pouvez facturer à vos clients en tant que salarié porté.
Le fonctionnement du portage salarial
Le portage salarial se situe à mi-chemin entre le salariat et l’entrepreneuriat. Il permet aux consultants indépendants et aux freelances de conserver la sécurité du statut d’employé tout en étant autonomes dans le choix de leurs clients et de leurs tarifs. Ce fonctionnement est basé sur une relation contractuelle entre trois entités distinctes. La société de portage établit un contrat de travail en CDD ou en CDI avec le travailleur indépendant qui négocie lui-même sa mission et son tarif journalier avec son client. Ce dernier est mis en relation avec la société de portage qui facture les prestations et reverse le chiffre d’affaires généré sous forme de salaire au freelance.
Les avantages de ce système novateur sont nombreux :
- vous n’avez pas besoin de créer une entreprise individuelle ou une microentreprise pour pouvoir facturer vos prestations ;
- vous profitez d’une couverture sociale et de l’assurance maladie au même titre qu’un salarié ;
- vous avez accès à une mutuelle d’entreprise ;
- vous cotisez pour votre retraite ;
- vous pouvez bénéficier des allocations chômage en cas de rupture de contrat ;
- vos démarches administratives et votre comptabilité sont simplifiées.
Les 4 étapes indispensables pour définir son TJM
Etape 1 : se faire une idée des tarifs pratiqués
La première chose à faire avant de fixer votre Taux Journalier Moyen est de vous renseigner sur les tarifs pratiqués par les autres travailleurs indépendants présents sur votre marché. Pour réaliser une veille concurrentielle efficace, vous pouvez identifier des profils similaires au vôtre sur différentes plateformes de freelances et les comparer. Certaines plateformes comme Malt proposent des barèmes de prix moyens en fonction du domaine d’activité et de l’expérience. Vous pourrez alors aligner votre TJM dans une fourchette de prix adaptée. Attention à ne pas tomber dans certains pièges :
- ne cassez pas trop les prix, votre crédibilité pourrait en pâtir : un tarif trop bas peut altérer la perception de vos clients potentiels sur la qualité de vos prestations ;
- à l’inverse, un tarif au-dessus des prix habituellement pratiqués peut vous fermer des portes ;
- adaptez-vous au prix que le client est prêt à payer pour votre prestation en fonction du type de société (les petites et moyennes entreprises n’ont pas les mêmes ressources qu’une grande entreprise) et de l’urgence de la demande (vous pouvez appliquer des tarifs plus élevés si la mission est en tension).
Etape 2 : déterminer sa valeur ajoutée
Une fois que vous aurez une bonne connaissance des prix pratiqués sur votre marché, vous pourrez vous positionner sur cette fourchette en fonction de :
- votre nombre d’années d’expérience (un junior qui travaille depuis moins de 2 ans ne pourra pas appliquer les mêmes tarifs qu’un expert) ;
- votre niveau d’expertise en fonction de vos études, de vos compétences professionnelles et de vos certifications ;
- les références que vous pouvez mettre en avant provenant de clients directs ou d’entreprises pour lesquelles vous avez travaillé ;
- la pénurie de talent dans votre secteur d’activité et la rareté des services que vous proposez.
Plus votre valeur ajoutée sera importante et plus la facturation de vos services pourra être conséquente.
Etape 3 : anticiper les frais liés à l’activité
Les frais professionnels
Les frais professionnels correspondent à l’ensemble des dépenses que vous devrez engager pour être en mesure d’exercer votre prestation de consultant. Il peut s’agir de matériel informatique, de fournitures, d’abonnements téléphoniques, d’outils ou de services en ligne, de frais de déplacement, de frais de bouche, etc. Ils doivent impérativement être inclus dans votre TJM.
Les charges en portage salarial
Le portage salarial vous permet de bénéficier d’un accompagnement personnalisé dans votre activité de freelance. En contrepartie, la société de portage prélève des frais de gestion sur vos revenus hors taxes (HT) qui doivent être pris en compte dans le calcul de votre TJM. Ils s’élèvent en général à 5 % de votre chiffre d’affaires brut, dans une limite mensuelle de 500 € par mois.
Les charges sociales sont financées par votre activité et sont directement prélevées de votre salaire en portage. Elles vous permettent de bénéficier des avantages du statut de salarié comme le chômage, le régime de retraite ou la sécurité sociale. Elles s’élèvent à 45 % de votre chiffre d’affaires HT soumis aux charges.
En moyenne, vous pouvez considérer que la totalité de vos frais, de vos charges et de vos impôts représente 50 % de vos revenus.
Etape 4 : Définir le temps de travail et le revenu net mensuel envisagé
Le temps dédié aux missions
Les consultants indépendants ne peuvent pas considérer chaque jour de l’année comme un jour travaillé. En effet, il faut garder à l’esprit que toutes vos journées ne seront pas consacrées uniquement à l’exécution de vos missions. Pour évaluer le nombre de jours de travail effectif pendant lesquels vous allez être en mesure de générer votre chiffre d’affaires, il vous faudra déduire :
- les week-ends et les jours fériés ;
- le temps dédié à la prospection de vos clients ;
- la gestion de votre activité au quotidien ;
- la durée de vos vacances.
En travaillant 5 jours par semaine, vous pouvez partir sur une base de 250 jours ouvrés par an. Déduisez alors vos congés et vos journées de repos (environ 30 jours) et le temps de prospection et de gestion qui correspond à 40 % de votre temps. Dans ce cas, seuls 60 % des 220 jours travaillés pourront être facturés soit : 132 jours par an.
Les revenus souhaités
Pour finaliser la simulation de votre Taux Journalier Moyen, vous devez maintenant prendre en compte vos objectifs personnels. Si par exemple vous visez un salaire de 3 000 € net par mois, vos frais de gestion et de fonctionnement s’élèvent à 50 % de vos revenus, soit 1 500 €. Vous devrez alors obtenir un chiffre d’affaires de 4 500 € par mois soit 54 000 € par an. En divisant ce montant par le nombre de jours travaillés par an, 132 dans notre exemple, vous obtenez un TJM de 409 €.
Pour résumer, le calcul de votre rémunération journalière se fait sur la base de plusieurs critères : une étude des tarifs pratiqués sur le marché, votre expertise, les frais de gestion et les charges sociales, le nombre de jours de travail effectif par an et le revenu que vous souhaitez obtenir chaque mois. Le TJM est indispensable pour déterminer le montant de votre facturation client en fonction de la durée de vos missions. Il existe plusieurs outils de simulation en ligne pour vous aider dans vos recherches du Taux Journalier Moyen adapté à votre activité.
Nous vous recommandons ces autres pages :
- Comment facturer en portage salarial ?
- Portage : quel est le montant des cotisations patronales et salariales ?
- Quelle est la fiscalité du portage salarial ?
- Comment convertir des factures en salaire en portage salarial ?
- Que contient une fiche de paie en portage salarial ?
- Déclarer des frais professionnels en portage salarial : TVA récupérable ?