Avec un effectif de près de 90000 personnes en France, le portage salarial fait de plus en plus d’émules. Couplant les avantages sécuritaires du salariat et la liberté d’être son propre patron, ce système séduit. Avant de se pencher sur les aspects financiers du portage salarial, il est intéressant de découvrir les dynamiques économiques d’un secteur en plein essor. Des exemples géographiques permettent de se rendre compte du développement du portage salarial à travers le monde. Par ailleurs, des exemples de métiers et de salaires offrent l’occasion de se projeter dans ce secteur. Ils donnent un aperçu de la réalité du terrain pour des indépendants qui ont la liberté de choisir leurs missions et leurs clients.
Des exemples d’implantations du portage salarial
A l’international
En Europe, le secteur du portage salarial regroupe 7 millions d’individus. Mais c’est aux Etats-Unis que ce mode de travail est principalement répandu avec plus de 60 millions de salariés portés. Cela représente plus de 30 % de la population active du pays.
Sur le vieux continent, la palme du portage salarial revient à la Grande-Bretagne. Plus de 300000 personnes optent pour ce statut. Dans ces deux pays anglo-saxons, cette activité fait partie intégrante du monde des affaires.
En France
Dans l’hexagone, plus d’un milliard d’euros de chiffre d’affaires sont générés dans le secteur du portage salarial qui connaît un taux de croissance annuel moyen de 20 %. Près de 400 entreprises de portage salarial se partagent le marché. Les professionnels qui ont ce statut représentent 10 % de la population active.
Il est intéressant de s’arrêter sur le cas de l’àŽle-de-France, région où l’on compte le plus de salariés portés dans le pays. La Fédération des entreprises de portage salarial (FEPS) informe que 40,5 % du chiffre d’affaires national est réalisé dans la région. Des prévisions optimistes indiquent que le marché pourrait y dépasser le milliard d’euros dès 2022.
Suivent les régions Occitanie et Auvergne-Rhône-Alpes avec respectivement 11,98 % et 10,58 % du CA national. En Auvergne-Rhône-Alpes, le secteur du portage salarial est également promis à un bel avenir avec des prévisions à plus d’1 milliard d’euros en 2026, et 2 milliards d’euros en 2030.
Des exemples de métiers en portage salarial
En France, certaines professions règlementées ne sont pas autorisées à exercer dans le système du portage salarial. C’est le cas des professions libérales organisées en ordre dans le domaine de la médecine, de la justice ou de la comptabilité. A l’inverse, d’autres corps de métiers se sont largement approprié ce statut.
La branche informatique
Les professionnels de l’informatique sont nombreux à choisir le statut de salariés portés. En 2016, 40 % d’entre eux faisaient partie de ce domaine selon une enquête du cabinet d’études Xerfi. Le rapport de branche 2019 de l’Observatoire Paritaire du Portage Salarial (OPPS) confirme cette tendance. En effet, à la suite d’une enquête réalisée auprès de 151 entreprises de portage salarial, 62 % d’entre elles ont placé la prestation informatique parmi le top 3 des activités exercées par leurs salariés. Ces derniers exercent notamment comme :
- webmasters;
- développeurs;
- consultants IT;
- ingénieurs systèmes;
- administrateurs de base de données;
- architectes réseau;
- chefs de projet informatique.
La branche conseil
Le deuxième profil que l’on retrouve le plus souvent dans le secteur du portage salarial est celui des experts techniques évoluant dans divers domaines professionnels. Ils représentaient 14,5 % des salariés portés en 2016. Il s’agit en premier lieu des formateurs et chefs de projets. Ces consultants mettent leurs connaissances précises d’un sujet au service de leurs clients. On retrouve notamment des professionnels du monde juridique et des ressources humaines.
Des exemples de salaires en portage salarial
Les montants des rémunérations des salariés portés varient en fonction de l’activité exercée. Notons qu’en 2020, la rémunération moyenne d’un salarié porté s’élevait à 2517 euros. Pour obtenir le salaire net d’un indépendant en portage salarial, il faut déduire les éléments suivants :
- les commissions de la société de portage qui peuvent varier entre 5 et 12 % du chiffre d’affaires hors-taxe du travailleur indépendant. Il s’agit de frais de gestion qui permettent à la société de portage de fournir divers services aux salariés. Cela couvre notamment la facturation et les recouvrements de factures auprès des clients ainsi que l’établissement des bulletins de paie;
- les charges salariales qui s’élèvent à environ 21 % du salaire brut. Elles comprennent les cotisations des différents organismes pour le chômage, la retraite et les autres charges salariales;
- les charges patronales qui représentent environ 45 % du salaire brut. Elles comprennent les cotisations de sécurité sociale, de maternité, d’invalidité, de décès et d’assurance chômage.
Les sociétés de portage peuvent également accorder des frais de fonctionnement aux salariés portés faisant ainsi augmenter leur rémunération. En dehors de l’activité, les taux de commission et les frais de fonctionnement expliquent donc aussi les différences de rémunération entre les salariés portés.
Exemple de salaire sans frais de fonctionnement
Prenons pour exemple, le cas d’un salarié d’une société de portage salarial appliquant un taux de commission de l’ordre de 10 % et sans option de frais de fonctionnement. Si ce professionnel réalise 10000 euros de chiffre d’affaires hors taxe, il se voit déjà déduire une somme de 1000 € correspondant à la commission de l’entreprise de portage salarial :
10000 – 1000 = 9000
En partant de cette base de 9000 euros, la société de portage fera également apparaître les déductions correspondantes aux charges patronales et charges salariales sur sa fiche de paie. Dans cet exemple, les charges patronales s’élèvent à 2790 euros. Quant aux charges salariales, elles sont de l’ordre de 1304 euros. Au final, le salarié porté touchera un salaire net de 4900 euros.
Exemple de salaire avec frais de fonctionnement
Dans le cas suivant, l’indépendant réalise également un CA de 10000 euros, mais est salarié auprès d’une société de portage salarial appliquant le taux de commission le plus bas du marché (5 %) et lui versant des frais de fonctionnement. Avec un taux de commission à 5 %, le salarié porté se verra déduire la somme de 500 euros sur son CA :
10000 – 500 = 9500
En partant de cette base de 9500 euros, la société de portage fera également apparaître les déductions correspondantes aux charges patronales et charges salariales. Dans cet exemple, les charges patronales s’élèvent à 2945 euros. Quant aux charges salariales, elles sont de l’ordre de 1376 euros. Son salaire atteint ainsi 5179 euros auxquels il faudra ajouter les frais de fonctionnement. Il s’agit des frais professionnels déboursés par l’indépendant pour réaliser ses missions. La société de portage s’engage au remboursement de ces frais dans la limite d’un montant n’excédant pas 30 % du salaire brut. Dans notre exemple, ils peuvent atteindre près de 1800 euros. Ici, le salarié porté pourra donc percevoir la somme de 6979 euros net.
Le futur salarié porté devra tenir compte de ses différentes variations lors du choix de sa société de portage salarial.
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